jeudi 14 juillet 2011

Louis Pons


Louis Pons est un artiste plasticien français né en avril 1927 à Marseille. Il vit à Paris depuis 1973.
Après des études primaires à Marseille, à l'école des Chartreux, Louis Pons apprend le métier d'ajusteur à l'école des Métiers d'Endoume, toujours à Marseille, mais ne l'exercera jamais.
Dessinateur de presse à la Libération, dans les journaux issus de la Résistance, il est aussi, brièvement, comptable, ouvrier agricole, vendangeur, peintre en bâtiment.
Il passe les années 1948-1949, à 21 ans, en sanatorium à Hauteville. Malade, il vit à la campagne dans différents lieux du sud de la France: Montfroc, Simiane-la-Rotonde, Vence, Le Piole, Saint-Paul-de-Vence, Aix-en-Provence, Antibes, Sillans-la-Cascade .
Pendant cette période, il réalise environ 2 000 dessins à l'encre de chine, de nombreuses gravures sur bois ou sur cuivre et des lithographies dans l’atelier de Berto à Marseille.
Pendant quinze années, Louis Pons s'adonne avec volupté à ce travail, son trait griffe le papier, traque sans répit l'œil du spectateur qui se perd dans un dédale onirique peuplé de créatures imaginaires et monstrueuses.

Mais son œil se dérobe et refuse d'aller plus loin. Louis Pons de réfugie dans la dérision, le trait acéré laisse place au mot à la fois cruel, tendre, pudique.
Ce singulier de l'art, à travers ses boîtes, ses reliquaires, ses collages, ses assemblages, poursuit inlassablement une ethnologie poétique qui lui est propre.

Il découvre l'œuvre de Joë Bousquet, les dessins de Louis Soutter.

Il publie des réflexions sous forme d'aphorismes sur le dessin chez l'éditeur Robert Morel en 1968 (repris et complétés aux éditions Fata Morgana en 1992 et 2001).

« Je sais par expérience qu'un adulte est un enfant couvert de cicatrices. »
« Dans tout été un hiver menace. »
« Nous sculpterons des nuages de poussière sur socle d'amnésie. »

  L'écriture n'est pas dans la vie quotidienne de Louis Pons quelque chose de périphérique, il montre à son endroit une belle constance :

"On parle d'achever un dessin. Faut-il qu'il soit malade !" ... 

"Les objets parlent entre eux, ma voix ne doit pas les couvrir"....

"J'ai du désespoir à revendre, je peux même vous faire des prix"..

 Ses premiers assemblages datent de 1959 et sont présentés en 1962 à la galerie Alphonse Chave à Vence. Il expose à la galerie Claude Bernard depuis 1984. 

A lire et à visiter:
Sur ce site, on trouve le récit de sa rencontre à Carcassonne avec Joë Bousquet ainsi qu'un portrait de son ami Lucien Henry qui lui présenta autrefois Jean Hugues ; ce dernier l'exposa dans sa galerie du Point Cardinal entre 1969 et 1980.




« L’art doit clouer le bec » extrait du catalogue de la « galerie Alphonse Chave » - Louis Pons- - ETAPES- Vence 1987
AUTOBIOGRAPHIE



Dernier rejeton d’une famille de peintres                                         

de vanité

j’ai vécu vingt ans dans la

peau d’un dessinateur

que j’aimais comme un frère

Quand il m’a quitté le

RIRE s’est figé



 Cerné par des meutes de chats.
Dans des garrigues perdues.

J’ai fui à l’intérieur

de moi-même



Longtemps

j’ai couché sur

un lit de plumes sergents

MAJOR

La vieille maison de lierre et d’ombre

où je logeais. A failli avoir ma peau



Assez GAI.

Dandy à l’envers

gris poussière.

Debout parfois.




Par volonté ou par inadvertance
l’Ame gitane
 je me déplace de Biais
d’un pas souple d’espadrille,
furtif, complice de l’ombre.

Mon visage me fuit.
Genre fantôme
 il est pourtant vrai

On me soupçonne de bien des choses
Certains disent que je suis peintre
D’autres, sculpteur
D’autres encore entrepreneur de
    DÉSASTRES MINEURS

Je trafique des PORTES marquées au fer

    de figures emblématiques

    de tam-tam muets

    de pièges froids 
   de sourires de carton
    de sexes roides
tendus aux cordes noires de l’angoisse.

Je trafique les portes
lourdes et secrètes
de mes propres et chimériques châteaux.
Tout en façade
 derrière
le vide
Moi 
caché entre le mur et le tableau

un jour je me suis surpris
prêt à sortir dans le monde


je vous le jure je sais maintenant

je suis un oursin

dans une pelote de laine
                                                        septembre 1983





1 commentaire:

  1. Citation de mon ami Louis Pons: J'ai lu quelque part qu'un bon dessinateur doit pouvoir dessiner quelqu'un qui tombe d'une fenêtre. Très lent, j'arrive toujours trop tard, il ne reste que le cadavre à dessiner. D'ailleurs les modèles qui acceptent de poser dans ces conditions sont hors de prix. (message de Féfé Kalif)

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