vendredi 4 novembre 2011

Charles Frederic Soehnée


Charles Frederic Soehnée est né le 3 novembre 1789 à Landau in der Pfalz en Allemagne.
C’est le quatrième enfant du marchand Johann Jacob fils Friederich et Caroline Wilhelmine.
C’est son camarade et ami, Pierre Louis de Laval (1790-1842) qui a peint un des seuls portraits connus de lui en 1812.
On ne connaît que très peu d’œuvres de cet élève du peintre néoclassique Anne- Louis-Girodet de Roussy Trioson. Artiste secret, il n’eut en effet qu’une très brève carrière artistique. 
On peut la circonscrire aux années 1818-1819. Il exécute dans la fièvre plus d'une centaine de dessins, de lavis et d'aquarelles.  
Hormis quelques paysages, ses aquarelles représentent des cortèges de personnages et d’animaux fantastiques.
On y voit des caravanes de nomades, des cortèges d'exilés, des troupes de comédiens ou de fuyards qu'accompagne une faune monstrueuse de licornes et d'oiseaux à tête de cheval, de rats géants et de chauve-souris devenues voiles de bateau. Suite libre ? Projet d'illustration pour un texte ancien ou à venir ? Rêveries opiacées ? Nous ne saurons sans doute jamais la rime et la raison de cette fantasmagorie singulière.
Leur finalité et leurs sujets n’apparaissent pas clairement même si les titres inscrits sur certains dessins sont évocateurs : Voyage en enfer, Le berceau de la mort ou Lieu consacré au silence... Les influences sont diverses, de Bosch à Goya en passant par certaines figures de Saint-Aubin. Les petits personnages rappellent également Jacques Callot.
Mais ces animaux bizarres, squelettes ambulants qu’on croirait sortis des temps antédiluviens, chimères couvertes de poil, mi-chameaux mi-oiseaux, taupes anthropomorphes, chauve-souris géantes dont les ailes font office de voile pour une barque, sont d’une invention parfaitement originale. Leur descendance contemporaine directe, quoique sans doute fortuite, peut se voir dans les créatures des films de Tim Burton.
N’oublions pas l’essentiel : ces visions cauchemardesques possèdent aussi une étrange poésie.
Soehnée n'a pas alors trente ans qu’il abandonne, semble-t-il, définitivement la peinture et se consacre à la mise au point d'un vernis, toujours utilisé aujourd'hui, qui fera sa fortune.
Il est décédé le 1er mai 1878 à St Germain-des-Prés à Paris.

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